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Mariage de Bouygues : Arnaud Montebourg ministre et entremetteur

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Siège social de Bouygues Telecom

On se souvient de la claque reçue par le gouvernement Français, aux espoirs douchés par l'annonce de la préférence de Vivendi envers Numericable. Arnaud Montebourg, alors ministre du Redressement Productif, n'avait pourtant pas ménagé ses efforts dans l'optique d'une fusion entre SFR et Bouygues. Mais en vain. Point découragé, celui-ci est revenu à la charge ce lundi, après que Le Figaro ait dévoilé un possible plan social d'envergure dans les rangs de Bouygues.

« M. Bouygues est parfaitement en mesure d'envisager des solutions avec d'autres que SFR »

Alors que des bruits de presse faisaient état dans la journée d'hier d'une possible suppression de quelques 2 000 postes parmi les effectifs de Bouygues Telecom, Arnaud Montebourg a remis le couvert. En marge d'une visite d'usine à Faverges (Haute-Savoie), le ministre de l'Économie a fait part de son incompréhension. « Il est assez incroyable que dans un secteur en croissance [les télécoms (N.D.L.R.)] nous ayons des plans sociaux. […] Nous sommes maintenus à quatre opérateurs qui se font une concurrence de plus en plus dure au détriment de l'emploi », a poursuivi M. Montebourg.

Rappelant que le gouvernement « se bat depuis deux ans pour obtenir la consolidation du secteur », gage aux yeux du ministre d'un « renforcement des entreprises », le patron de Bercy s'est montré particulièrement limpide quant aux intentions du gouvernement dans ce dossier. « Il est parfaitement possible de fusionner et M. Bouygues est parfaitement en mesure d'imaginer des solutions avec d'autres que SFR. Je l'y invite, il se sait, je le lui ai dit », a précisé le ministre.

Plan social chez Bouygues : jusqu'à un quart des salariés concerné ?

Il est vrai que l'activisme dont fait preuve M. Montebourg dans ce dossier s'appuie sur des doutes fondés. Au-delà des seuls éléments avancés par Le Figaro portant sur la suppression 1 500 à 2 000 postes, soit entre 16 et 23 % des effectifs de la filiale télécom du groupe Bouygues, l'on sait celle-ci en relative perte de vitesse depuis des mois déjà. Suite au rachat avorté de SFR, le nombre d'acteurs du marché de la téléphonie mobile n'a pas baissé. Pas plus que n'a baissé la pression concurrentielle subie par Bouygues. 

L'absorption de l'opérateur au carré rouge aurait donné au groupe industriel une seconde jeunesse. Le passage de quatre à trois opérateurs lui aurait permis de capitaliser sur une stabilisation progressive des prix et, à terme, de récupérer des marges bénéficiaires lui permettant d'investir et d'innover. Il n'en sera rien. Et déjà, nombre d'observateurs tablent sur des résultats en demi-teinte pour le premier trimestre 2014, lesquels seront dévoilés par Bouygues jeudi. 

« La question qui se pose est celle du modèle économique et des emplois nécessaires à celui-ci », avance-t-on au sein des personnels de Bouygues. Bernard Allain, représentant de FO, se veut lucide. « Le chiffre d'affaires de Bouygues Telecom a chuté de 26 % en deux ans, avec des coûts qui ont augmenté de 10 % », rapporte-t-il au Figaro. 

L'avenir de Bouygues s'écrira avec... ou sans Free

Le tableau n'est pourtant pas nécessairement tout noir et Bouygues a un certain nombre d'atouts à faire valoir. D'une part, le géant des BTP a misé au travers de sa filiale télécom sur la 4G et est en passe d'avoir remporté ce pari technologique. Il dispose aujourd'hui du premier réseau 4G de France, quand bien même Orange soit parvenu à refaire une partie de son retard. D'autre part, Bouygues a su faire preuve ces derniers temps d'audace commerciale, notamment dans l'internet fixe via sa Bbox Sensation, proposée au prix plancher de 19,90 euros par mois.

Pourtant, Bouygues peine à engranger les fruits de ses différentes initiatives. Et, plus que jamais, le scénario d'un rapprochement avec un autre opérateur se fait jour. Mais là encore, les prétendants ne sont pas légion. Et la piste Free refait son apparition à intervalles réguliers. D'autant que le gouvernement ne verrait pas d'un mauvais œil cette union. Les deux opérateurs sont déjà parvenus à s'entendre une fois, en concluant un préaccord portant sur le rachat par Free d'une partie du réseau de Bouygues, à l'époque candidat au rachat de SFR.

Mais Bouygues pourrait tout aussi bien emprunter une seconde porte de sortie qu'est la vente d'Alstom. Le géant des BTP figure en effet en bonne place dans le capital de la société de transports, et une vente de sa branche énergie à General Electic ou encore Siemens permettrait à Bouygues d'empocher près de 12 milliards d'euros. De quoi permettre à l'opérateur de se relancer seul et investir par lui-même un marché des télécoms plus que jamais mouvant et indécis.