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Qui sont ces Français ne possédant pas de téléphone portable ?

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Du gadget encombrant des années 1980 aux smartphones ultrafins de nouvelle génération comme le Samsung Galaxy S7 ou le Mi 5 de Xiaomi, le téléphone portable a connu des progrès considérables en seulement quelques décennies. Ces progrès se sont accompagnés d'une démocratisation fulgurante de leur usage au sein de la population. Peut-on en conclure pour autant que l'appareil est devenu universel ? Pas tout à fait à en croire la dernière étude réalisée par Bertrand Bergier, sociologue et professeur à l'université d'Angers.

Pendant quatre ans, le chercheur s'est intéressé au mode de vie de 527 personnes âgées de 17 à 70 ans qui vivent au quotidien sans téléphone portable. Intitulée « Sans mobile apparent », l'étude met justement en lumière des « mobiles » très différents chez ces abstinents volontaires ou involontaires. Les raisons invoquées pour se passer de téléphone portable vont en effet de la soif de liberté et de tranquillité à un choix conçu comme un véritable acte de résistance contre la société de consommation. Dans la plupart des cas, les « sans portable » sont néanmoins loin de vivre une vie 100 % déconnectée.

Un fossé générationnel et socioprofessionnel

Selon une enquête publiée par le CRÉDOC en 2014, plus de 89 % des Français âgés de plus de douze ans possédaient un téléphone portable. Le chiffre a très probablement continué à progresser jusqu'à aujourd'hui.

Cette moyenne cache toutefois des disparités assez fortes en fonction de l'âge des individus. La tranche des 18-24 ans est sans surprise la plus équipée : à peine 1 % des sondés avouait ne pas posséder de portable. À l'inverse, les plus de 70 ans étaient 44 % à s'en passer. La même tendance est observée au sujet de la possession d'un smartphone à écran tactile. Quand 90 % des 18-24 ans en possèdent un, c'est le cas de seulement 15 % des plus de 70 ans !

Une discrimination semble également s'opérer en fonction du niveau de diplôme. À peine 5 % des diplômés de l'enseignement supérieur n'ont pas un téléphone portable à leur disposition, contre 33 % des sondés sans diplôme. Ce phénomène peut s'expliquer non seulement par des raisons économiques – les diplômés ont un plus grand pouvoir d'achat – mais aussi par des contraintes professionnelles. En effet, de nombreux métiers qualifiés exigent d'être joignable rapidement et en toutes circonstances.

Le portable vécu comme une violation de l'intimité…

Au-delà des inégalités apparentes entre générations et classes sociales, la réalité dévoilée par l'étude est bien plus complexe. Contre toute attente, elle révèle en effet que la non possession d'un téléphone portable est souvent plus choisie que subie ! La première raison invoquée auprès du sociologue (84 % des personnes suivies) est la recherche d'une certaine forme de liberté et de tranquillité.

Quels sont plus précisément les reproches adressés au téléphone portable ? Pour 37 % des sondés, l'appareil est vécu comme un véritable « fil à la patte », qui porte atteinte au droit à l'intimité et à la vie privée. Selon Bertrand Bergier, cette catégorie de réfractaires accorde une grande importance à son indépendance. Elle nourrit donc une méfiance instinctive envers un objet qui tend justement à « traquer le solitaire », mais aussi à « brouiller la définition des espaces » privés et professionnels.

S'ils n'avaient plus aucune obligation professionnelle, les Français seraient sans doute plus nombreux qu'on ne le pense à se débarrasser sans tarder de leur mobile ! De nombreuses personnes suivies par l'étude ont en effet franchi le cap de la vie sans portable après leur départ à la retraite. Cette décision a dans ce cas été vécue comme une libération et un acte d'indépendance.

…ou comme un objet superflu

Sans manifester d'hostilité particulière à l'égard du téléphone portable, certaines personnes n'en ont tout simplement pas l'usage. L'inutilité de l'appareil est un argument avancé par 35 % des sondés, ce qui en fait le deuxième motif le plus fréquent. Le mode de vie de certains particuliers leur permet en effet de se passer très facilement d'un téléphone portable. C'est par exemple le cas des travailleurs à domicile ou de toute autre personne relativement sédentaire, mais aussi des personnes peu expansives qui n'ont jamais l'impulsion d'appeler qui que ce soit pour discuter de tout et de rien.

Dans ces conditions, le coût d'un téléphone portable peut légitimement apparaître prohibitif au regard de sa faible utilité. Un coût jugé excessif est d'ailleurs la troisième raison invoquée le plus souvent (33 % des sondés).

D'autres arguments plus minoritaires sont également avancés, dont notamment la crainte concernant les effets de l'exposition aux ondes sur la santé (22 %). L'incapacité réelle ou supposée à se servir d'un mobile ne concerne au final que 14 % des cas, majoritairement chez les personnes âgées. Enfin, la résistance à la société de consommation est une posture revendiquée par moins de 10 % des personnes interrogées.

Sans portable, mais pas déconnecté pour autant !

Comme le souligne Bertrand Bergier, une écrasante majorité des personnes ne possédant pas de téléphone portable n'en ont pas moins accès à certains outils de communication. Beaucoup utilisent en effet un ordinateur pour Internet et possèdent bien sûr un téléphone fixe.

Le chercheur avoue par ailleurs lui-même que les résultats de l'étude peuvent être biaisés du fait que certaines personnes suivies profitaient du portable de leur conjoint. Enfin, au sein de l'échantillon, nombreux sont ceux qui n'excluent pas un jour de retourner leur veste : 30 % jugent même « probable » l'acquisition d'un portable à moyen terme.