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Cession de SFR par Vivendi : tout comprendre en huit points

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minutes de lecture
  1. Vivendi rend public son projet de scission du groupe
  2. Numericable fait part de son intérêt quant au rachat de SFR
  3. Bouygues Telecom prend de vitesse Numericable
  4. Pour avaler SFR, Bouygues prêt à céder son réseau mobile à Free
  5. Free, probable grand gagnant de cette recomposition à venir
  6. Les engagements « fermes » de Bouygues auprès du gouvernement
  7. Les grandes manœuvres continuent dans le milieu de la téléphonie
  8. Et l'intérêt du consommateur dans tout ça ?

Vivendi rend public son projet de scission du groupe

Fin novembre, le conseil de surveillance de Vivendi valide à l'unanimité de ses membres son projet de scission du groupe. La validation de ce projet de scission doit à l'origine conduire à une introduction en bourse de l'opérateur SFR. Les rênes de la  présidence du futur Vivendi, recentré sur les contenus et les médias, seront prochainement confiées à Vincent Bolloré, par ailleurs actionnaire minoritaire de cette multinationale française.

Vivendi avait annoncé des résultats financiers en chute libre au troisième trimestre, son bénéfice net chutant de 23,7 %, soit 376 millions d'euros de perte, pour un chiffre d'affaires demeuré stable, estimé à hauteur de 5,3 milliards d'euros. Fort de ce constat, Vivendi avait alors estimé qu'il obtiendrait une meilleure valorisation de son porte-feuilles d'activités si celui-ci était scindé. D'où cette volonté de séparer ses activités de médias et de contenus (Canal+, Universal ainsi que l'opérateur brésilien GVT) et celles d'opérateur (SFR).

Numericable fait part de son intérêt quant au rachat de SFR

Fin février, Les Échos sont les premiers à dévoiler une opération en cours de négociation, visant au rachat de SFR par Numericable. Le scénario d'une introduction en bourse de SFR par Vivendi semble alors mis au placard. Selon les informations avancées par le quotidien, la maison-mère du deuxième opérateur du marché, Vivendi, aurait conclu un accord de principe afin de vendre sa filiale au cablô-opérateur, via sa holding Altice.

De son côté, Vivendi se veut moins catégorique. S'il admet par voie de communiqué « avoir été approché par Altice en vue d'un rapprochement entre SFR et Numericable », le conglomérat dément toute signature d'un accord de principe. Pas plus qu'il ne commente les informations des Échos, chiffrant à 15 milliards d'euros la valorisation de SFR générée par cette éventuelle vente. Pour autant, le projet d'introduction en bourse semble s'éloigner des radars ; l'on se dirige plutôt vers une vague de consolidation des acteurs dans le secteur des télécoms.

Bouygues Telecom prend de vitesse Numericable

Demeuré relativement discret jusqu'alors, le groupe industriel Bouygues s'invite à son tour dans ce qu'il convient de rapprocher d'un feuilleton à rebondissements. Le géant français des télécoms, par la voix de son PDG Olivier Roussat frappe alors un grand coup en annonçant début mars « être entré en négociations exclusives » avec Free pour une cession de l'intégralité de son réseau mobile à ce-dernier.

Vivendi avait jusqu'alors reçu deux offres de rachat de la part de Bouygues et de Numericable pour une prise de contrôle majoritaire de sa future/ex-filiale SFR. Or, le nouvel ensemble SFR-Bouygues aurait disposé d'une part de marché d'environ 42 % dans la téléphonie mobile, soit plus qu'Orange, et de 45 % en valeur, selon de premières estimations données par Natixis. De quoi faire sérieusement tousser l'Autorité de la concurrence mais également les pouvoirs publics, tous deux très attentifs à prévenir toute formation future d'oligopole.

Pour avaler SFR, Bouygues prêt à céder son réseau mobile à Free

Afin de rafler la mise, le groupe Bouygues est alors prêt à faire une énorme concession à Free, en lui cédant son réseau mobile. Ennemis d'hier – l'on se souvient des noms d'oiseaux échangés ces derniers mois entre Martin Bouygues et Xavier Niel, le premier promettant à l'autre « la guerre [des prix] dans l'internet fixe », Bouygues, via cette opération, vise à lever la principale incertitude pesant sur son projet de rachat au regard de l'Autorité de la concurrence. Et ainsi permettre par ce biais à Free de devenir un opérateur « plein et entier », c'est-à-dire indépendant d'Orange.

En effet, rappelons jusqu'alors que le trublion des acteurs télécoms avait fait une entrée tonitruante dans le paysage hexagonal début 2012, avec une offre à prix cassé ayant contraint ses concurrents  à s'aligner sur ces nouveaux tarifs. A l'époque, Free Mobile, disposant d'une couverture de seulement 25 % du territoire, avait été contraint de signer un accord d'itinérance expirant en 2018 avec le numéro 1 du marché, Orange, en vue d'une location du réseau 2G et 3G. D'ici là, l'ARCEP avait exigé du quatrième opérateur que ce-dernier se dote d'une infrastructure en propre couvrant a minima 75 % de la population française.

Free, probable grand gagnant de cette recomposition à venir

Si Free acquiert les 15000 antennes du réseau mobile de Bouygues Telecom, pour « seulement » 1,8 milliards d'euros, l'on peut facilement comprendre l'énorme avancée que cela représente pour la filiale d'Iliad, entrée sur le marché des télécoms français il y a tout juste deux ans de cela. Régulièrement pointé du doigt par ses concurrents comme usagers pour l'insuffisance supposée de la qualité de son service, le groupe dirigé par le milliardaire Xavier Niel pourrait par ce biais répondre à moindre coût et dans les plus brefs délais aux exigences avancées par l'Autorité de la concurrence.

Au-delà, la conclusion dudit accord semble également recevoir les faveurs du ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, lequel a récemment déclaré au Parisien que « si on revient à trois [opérateurs sur le marché], on est plus fort que si on subsiste à quatre. […] La concurrence par la destruction s'arrêtera si nous revenons à trois opérateurs mobile tout en maintenant des prix bas », a notamment estimé le patron du Redressement productif.

Rachat SFR

Les engagements « fermes » de Bouygues auprès du gouvernement

Convaincu que le soutien du gouvernement peut faire pencher la balance en faveur de son projet, Martin Bouygues a d'ailleurs adressé en ce sens une lettre au ministre, au sein de laquelle sont détaillés les « engagements fermes » que son groupe est prêt à prendre en cas de rachat avéré de SFR. Ainsi, le PDG du groupe Bouygues s'engage notamment à « investir deux milliards d'euros par an sur les réseaux fixe et mobile, en particulier dans le domaine de la fibre optique (400 millions d'euros). Nous souhaitons en particulier concentrer nos investissements fibre sur la technologie « Fiber To The Home » », poursuit M. Bouygues.

Autre engagement de taille, cette fois-ci sur le volet de l'emploi. Bouygues promet dans cette même missive de « ne procéder à aucun licenciement collectif, plan social, plan de départ volontaires dans le cadre de cette fusion ». Pour rappel, M. Montebourg avait fait de la préservation de l'emploi un fil rouge à suivre, déclarant lapidairement vouloir « zéro plan social, zéro plan de départs volontaires, zéro licenciement ». Il n'est pour autant pas certain que cette seule promesse du patron du groupe industriel suffise à tempérer les inquiétudes de certains représentants syndicaux du personnel de SFR, groupe déjà durement affecté par un précédent plan social en novembre 2012, via un plan de départs volontaires ayant porté sur 865 suppressions de postes en net.

Les grandes manœuvres continuent dans le milieu de la téléphonie

Du côté du câblo-opérateur, on répond coup sur coup. Alors que l'iconoclaste dirigeant de Free, Xavier Niel, a fait entendre sa nette préférence en faveur d'une fusion Bouygues-SFR, un porte-parole d'Altice-Numericable est récemment monté au créneau afin de « renvoyer [Free] à ses promesses », notamment quant à l'engagement – pour l'heure non-tenu – pris par Free d'investir massivement dans la fibre optique, via le raccord de 4 millions de foyers d'ici à la fin de l'année  2012.

Pour l'heure, l'offre émise par le géant industriel Bouygues semble avoir les faveurs des marchés boursiers. A la bourse de Paris ce lundi, les actions d'Iliad et de Bouygues sont en forte hausse (respectivement +11 % et +7 %), quand celle de Numericable dévisse, perdant autour de 12 % de sa valeur en début d'après-midi. Certainement sensible à ces mouvements du marché boursier, l'on apprend aujourd'hui que la holding Altice, maison-mère de Numericable a fixé à ce vendredi 14 mars une date limite à son offre de rachat de SFR.

Et l'intérêt du consommateur dans tout ça ?

Quel que soit le nom du futur actionnaire majoritaire, nombreuses ont été les voix à se faire entendre ces derniers jours afin de pointer du doigt les incertitudes pesant sur l'intérêt du consommateur face à cette recomposition du paysage des télécoms. Si ce retour à trois opérateurs mobiles ne risque probablement pas d'entraîner une hausse brutale des tarifs, la guerre des prix entraînée par l'arrivée de Free mobile dans le secteur devrait sensiblement cesser. Dans le détail, l'hypothèse d'une fusion de Bouygues et SFR ne semble pas inquiéter outre mesure l'Autorité de la concurrence, laquelle, par l'entremise de son président Bruno Lasserre, a fait savoir dans une interview accordée aux Echos qu'il n'existait pas selon lui de « chiffre magique pour un marché idéal […] » ; rappelant que ce qui doit primer avant toute chose, « c'est la qualité et les incitations concurrentielles des acteurs ».

Le son de cloche est toutefois différent du côté de l'UFC Que Choisir. La célèbre association de défense des consommateurs, qui avait notamment œuvré afin de mettre à jour l'entente illégale des trois opérateurs de téléphonie mobile, condamnés à de fortes amendes depuis lors, a publiquement estimé qu'un retour à trois opérateurs pouvait légitimement susciter les craintes des usagers. Au-delà de possibles majorations tarifaires à venir, c'est bien la qualité de service qui est pointée du doigt. En effet, l'UFC s'interroge notamment sur la capacité d'absorption de ce futur nouveau réseau, lequel, si l'hypothèse d'une fusion SFR-Bouygues se concrétise, va désormais accueillir l'ensemble des clients SFR en plus de ceux de Bouygues. Anticipant cette future recomposition du marché français des télécoms, l'UFC  a également précisé qu'elle demanderait prochainement à ce que les conditions de l'accès des opérateurs sans réseaux propres (MVNO), à l'instar de LaPoste Mobile, au marché de gros soient revues afin de poursuivre la dynamique concurrentielle de baisse des prix ayant été entraînée par l'arrivée de Free mobile. Affaire à suivre...

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