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Le partage de Bouygues Telecom s'organise

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C'est la déception pour tous les observateurs du marché des télécoms : Orange ne profitera pas de la présentation de son bilan annuel ce mardi 16 février 2016 pour officialiser le rachat de Bouygues Telecom. Il s'agit sans doute là d'un signe que les discussions achoppent encore sur un certain nombre de difficultés.

De fait, les fuites révélées au compte-gouttes par plusieurs grands quotidiens nationaux font état d'une avancée progressive du dossier sur quelques points, dont le fameux partage de la clientèle entre les trois autres opérateurs télécoms. Elles mettent cependant aussi en avant d'autres sujets plus problématiques. Où en est-on aujourd'hui ?

Le partage de clientèle serait quasiment bouclé

À quelle sauce vont être mangés les 12 millions de clients disposant actuellement d'un forfait mobile ou d'une box chez Bouygues Telecom ? Un article paru samedi dernier dans Le Figaro évoque une progression satisfaisante des discussions sur ce sujet précis entre Orange, SFR et Free. Comme pressenti, Orange se contenterait de reprendre les 2 millions de clients les plus « rentables », c'est-à-dire ceux qui paient un forfait premium. Cette opération permettrait à l'opérateur de rendre la consolidation profitable sans acquérir des parts de marché trop écrasantes, et risquer alors le retoquage du projet par l'Autorité de la concurrence.

Free et – surtout – SFR se partageraient les clients restants, dont notamment tous les abonnés Bbox, B&You et Bouygues Pro. Mais comment valoriser cet apport de clientèle ? Selon le quotidien, les trois opérateurs se seraient d'ores et déjà entendus sur un calcul estimatif « en multiple du chiffre d'affaires ». Pour capter la clientèle qu'ils convoitent, SFR et Free devraient débourser la somme approximative de 4 milliards d'euros.

Actifs, boutiques et salariés Bouygues : de nombreuses incertitudes

Au-delà de la seule question du parc clientèle, tous les actifs de Bouygues Telecom vont-ils nécessairement trouver preneur ? Dans l'immédiat, rien n'est moins sûr. Seule la cession des fréquences et antennes exploitées par la filiale du groupe de BTP ne semble poser aucun problème. Free convoite le réseau très dense de l'opérateur et notamment sa présence massive sur la bande des 1 800 MHz. Pour se les accaparer, l'opérateur pourrait débourser jusqu'à 2 milliards d'euros !

Si Free hériterait avec ces actifs de tous les salariés en charge des réseaux, ces derniers ne représentent toutefois qu'une minorité des 8 000 et quelques employés de Bouygues Telecom. Or, la firme de Xavier Niel ne serait prête à reprendre qu'une cinquantaine des 550 boutiques physiques de l'opérateur au maximum. Des milliers de salariés resteraient donc potentiellement sur la sellette. Pour cette partie du dossier, il sera difficile de compter sur SFR, qui dispose déjà lui-même d'un bon maillage territorial. Selon le Figaro, les boutiques orphelines pourraient être « transférées à un acteur hors du champ des télécoms » dans l'intérêt de la sauvegarde de ces emplois.

Un démenti récent d'Orange ne clarifie pas la situation

Afin de couper court aux spéculations multiples qui entourent le dossier, Orange est régulièrement obligé de recourir à la politique du démenti. Cela avait déjà été le cas il y a quelques semaines, lorsqu'une rumeur avait fait état d'un transfert de la clientèle Sosh vers SFR.

Un nouveau recadrage a été apporté en début de semaine par un porte-parole de l'opérateur. Il « dément formellement qu'un quelconque accord ait été arrêté » à ce stade en ce qui concerne le partage des actifs de Bouygues Telecom ou leur valorisation. Dans l'immédiat, Orange se contente de rappeler que « les discussions se poursuivent » entre les opérateurs. Ce communiqué est donc de nature à jeter le doute sur l'état d'avancement réel du projet de consolidation.

Quel futur actionnariat pour Orange ?

Outre le partage des actifs, le principal obstacle à un rapprochement reste la définition du futur actionnariat d'Orange. Le premier opérateur français souhaite financer l'acquisition de Bouygues Telecom en faisant entrer Martin Bouygues à son propre capital. Initialement annoncée aux alentours de 15 %, la participation de Bouygues au capital du groupe Orange pourrait finalement descendre jusqu'à 10 %.

Les négociations sur ce point sont tendues en raison des intérêts de l'État français, qui détient actuellement 23% du capital par le biais de la Bpifrance et de l'Agence des participations de l'État (APE). L'État ne souhaiterait pas descendre sous la barre des 20 %, voire conserver au moins 21 % afin de détenir un minimum de trois sièges au futur conseil d'administration. Autre condition apparemment posée par l'État : la signature par le groupe Bouygues d'une clause de « standstill » d'une durée d'au moins trois ans. Par cette clause, Martin Bouygues s'engagerait à ne pas augmenter davantage sa participation au capital d'Orange pendant cette période.

Les marchés boursiers se montrent optimistes

Les dénégations d'Orange, les multiples informations contradictoires et l'état général d'incertitude flottant sur cette consolidation ne semblent pas inquiéter outre mesure la Bourse de Paris. Dès 10h le lundi matin, et à la faveur du rebond manifesté par le CAC 40, Orange était valorisé à + 2,65 %.

Bouygues Telecom grimpait quant à lui de près de 5 % et Iliad, la maison-mère de Free, s'appréciait de plus de 3,6 %. Les marchés semblent donc saluer par anticipation une fusion très attendue affichant son ambition de mieux positionner les opérateurs français sur un marché européen où les défis ne manquent pas.