Les résultats du livret A restent dans le vert en mai

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Après plusieurs années de décollecte, le livret A et le LDD ont connu un léger rebond en mars 2016. Bien que de manière moins marquée, cette tendance s'est ensuite confirmée le mois suivant. En cumulé, ces deux livrets ont en effet enregistré une collecte de 360 millions d'euros au mois d'avril. Pour la plupart des observateurs du secteur, ce regain de vigueur n'était qu'une « embellie saisonnière ». Le Cercle de l'Épargne, think tank dédié à l'épargne, l'avait même qualifié de « petite reprise technique ».

Pourtant, à la surprise générale, les résultats communiqués par la Caisse des dépôts pour mai sont à nouveau positifs. Comme le mois précédent, le livret A et le LDD engrangent à eux deux 360 millions d'euros supplémentaires. L'encours cumulé de ces deux livrets croît donc pour le troisième mois consécutif, un fait qui ne s'était pas produit depuis l'été 2013 ! Toutefois, cela ne suffit pas encore à compenser les pertes accumulées depuis le début de l'année, estimées à 620 millions d'euros.

Une collecte record pour le livret A

Après les bons résultats de mars et d'avril, le livret A connaît un rebond encore plus important au mois de mai. Sur cette période, il enregistre une collecte nette de 400 millions d'euros. Un tel chiffre n'avait pas été atteint depuis le mois d'avril 2014 ! Au 31 mai 2016, l'encours du livret A s'établit à 255,6 milliards d'euros. Il se rapproche peu à peu du montant qu'il affichait à la fin 2015, sans pour autant l'égaler.

En effet, même si le livret A a engrangé près d'un milliard d'euros sur les trois derniers mois, ce n'est pas encore suffisant pour compenser les pertes de 1,32 milliard d'euros subies entre le début janvier et la fin février 2016. Estimée à - 350 millions d'euros au 31 mai, la collecte du livret A cumulée depuis le début de l'année reste donc négative. Ce chiffre est toutefois à relativiser. À la même période l'année précédente, sa décollecte s'élevait déjà à 2,32 milliards d'euros !

L'encours du LDD reste stable

Moins séduisant que le livret A notamment en raison de son plafond de versement moins élevé, le livret de développement durable affiche quant à lui des résultats moins avantageux. Après avoir engrangé 220 millions d'euros sur les deux derniers mois, sa collecte nette repart dans le rouge en mai. Les Français ont retiré 40 millions d'euros de plus qu'ils n'en ont déposés sur leur LDD pendant le cinquième mois de l'année.

Bien moindre que celui du livret A, l'encours du LDD s'établit à 101 milliards d'euros au 31 mai 2016. Il retrouve son niveau de la fin janvier, mais reste en recul sur les cinq premiers mois de l'année qui l'ont vu fondre de 260 millions d'euros. Cette évolution en dents de scie n'a rien d'inhabituel pour le LDD.

À eux deux, le livret A et le LDD affichent un encours de 356,6 milliards d'euros à la fin du mois de mai. C'est 620 millions d'euros de moins qu'au 31 décembre 2015. Là encore, ce chiffre est cependant à mettre en perspective par rapport aux années précédentes. À la même période en 2015, ces deux livrets enregistraient déjà une décollecte record de 2,62 milliards d'euros. Si la tendance actuelle se poursuivait, il leur suffirait de deux mois pour retrouver une balance positive entre les dépôts et les retraits effectués par leurs clients depuis le début de l'année.

L'épargne réglementée profite-t-elle du déclin de la rémunération des assurances-vie ?

Suite à la baisse des taux des livrets d'épargne réglementée, beaucoup de particuliers avaient choisi de s'en détourner pour s'intéresser à des supports plus rémunérateurs. Les assurances-vie en fonds en euros ont par exemple particulièrement profité de la désaffection des Français pour le livret A. Ces produits d'épargne présentent en effet l'avantage d'une meilleure rentabilité, alliée à la garantie du capital versé.

Leur rémunération a cependant connu une baisse en 2015, baisse qui devrait s'intensifier en 2016. En effet, face à la politique de bas taux imposée de la Banque centrale européenne, l'ACPR appelle les établissements distributeurs de fonds en euros à en réduire de nouveau le rendement. Par ailleurs, le HCSF a récemment acquis le pouvoir d'imposer un taux plus bas que celui initialement fixé par un assureur… et n'a pas manqué de manifester son intention de s'en servir. Dans ce contexte, le taux de 0,75 % non fiscalisé du livret A et du LDD redevient attractif pour les Français. Une aubaine pour le gouvernement qui souhaite mettre ces livrets à contribution pour le financement de l'économie via le dispositif du LDD solidaire qui a été étendu au livret A !