Règlement par chèque : des alternatives existent

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Réunissant des représentants des banques, des assurances et des associations de consommateurs, le Comité Consultatif du Secteur Financier (CCSF) s'intéresse de près à l'utilisation du chèque en France, dans le cadre d'une consultation sur le comportement des consommateurs en matière de moyens de paiement. Avant ses conclusions définitives qui seront rendues courant février 2011, il relève déjà un attachement très fort, plutôt rare en Europe, des Français pour leur chéquier : une transaction sur cinq se fait en effet par ce biais. Seuls Chypre et Malte ont un taux aussi élevé.

Ce chiffre devient, justement, particulièrement édifiant lorsque l'on étudie le nombre de chèques établis à l'échelle continentale : 61% dès chèques émis en Europe le sont par des Français ! Cela provient sans doute moins d'un besoin d'être rassurés par cette matérialisation des sommes que le fait que ce dispositif soit...gratuit, tout simplement. Mais cela n'est pas dénué de risque, notamment de perte ou de détournement dont un chèque peut faire l'objet, mais aussi d'importantes pénalisations lors d'impayés.

Car de façon générale, les banques ont tendance à répercuter ailleurs le manque à gagner que représente cette utilisation massive de chèques, par exemple en gonflant leurs frais d'envoi. Ce que le client pense avoir économisé en choisissant ce mode de paiement réapparaît donc ailleurs, et souvent à son désavantage. Parmi les preuves de l'agacement des établissements financiers, la condamnation récente, par l'Autorité de la Concurrence, de onze d'entre eux pour "entente tacite", à travers une commission commune de 4,3 centimes sur l'ensemble des échanges de chèques, suite à la dématérialisation de leur système de compensation. 

La Ministre de l'Économie et des Finances, Christine Lagarde, n'a pas attendu les conclusions définitives de l'enquête pour encourager elle aussi des modes de paiements alternatifs, la disparition pure et simple du chèque étant pour le moment exclue. Par contre, la diminution de ses possibilités d'utilisation est évoquée, comme par exemple dans les cas de règlement aux entreprises publiques. EDF, entre autres, utilise depuis plusieurs années le Titre Interbancaire de Paiement (TIP), et depuis peu le SMS, mais ces deux solutions peinent toujours à gagner l'adhésion, et surtout la confiance des usagers quant-à leur fiabilité, et la crainte de frais supplémentaires.

Le CCSF préconise surtout le paiement par virement électronique de proximité, depuis un distributeur ou même les téléphones portables, que quelques banques ont déjà mis en place. Il permet d'effectuer rapidement des virements à une liste pré-enregistrée de créanciers réguliers (proches, prestataires, fournisseurs...), et à moindre coût, selon lui. Bon nombre de nos voisins, aujourd'hui, utilisent cette méthode, reste à savoir si elle sera aussi, dans les années qui viennent, adoptée par les Français.