Euro-croissance, vie-génération : que valent les nouveaux contrats d'assurance-vie ?

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Les avantages fiscaux de ce produit, de fait, comptent parmi les seuls à n'avoir pas été trop rognés par les réformes en cascade de ces dernières années. Et la diminution historique du taux du livret A à 1 %, au 1er août 2014, contribue par ailleurs à faire de l'assurance-vie un choix encore plus attractif pour l'épargne de longue ou même de courte durée.

Mais avec l'essor des contrats en ligne ou des assurances-vie d'un nouveau genre, comme les fonds euro-croissance, il s'agit aussi d'un secteur en pleine ébullition. Que valent exactement ces contrats de nouvelle génération ?

Assurance-vie classique : les contrats en ligne toujours gagnants

L'apparition de fonds en euros de nouvelle génération…

Même s'ils ne représentent encore qu'une petite part du marché en termes d'encours ou de clientèle (environ 10 %), les contrats d'assurance-vie en ligne confirment cette année encore leur excellent niveau de compétitivité par rapport aux contrats proposés par les banquiers ou assureurs traditionnels. En 2013, les fonds en euros, tous assureurs confondus, ont affiché en moyenne un taux de rémunération de 2,80 %, et il est facile de constater que les meilleures performances se concentrent sur les opérateurs « dématérialisés » : 3,35 % par exemple pour le contrat Boursorama Vie, 3,45 % pour Fortuneo Vie ou même 3,6 % pour Bourse Direct Vie.

Ces bons résultats s'expliquent d'abord par les charges moins lourdes supportées par les assureurs - pas de réseau physique à rétribuer, notamment. Mais les opérateurs en ligne ont su, aussi, développer de nouveaux produits innovants, tels que des fonds en euros qui compensent la baisse de rendement des obligations d'État en investissant un peu plus sur d'autres supports plus dynamiques (immobilier, fonds actions ou même métaux précieux).

…et toujours aussi peu de frais

Autre conséquence logique de leurs charges moins lourdes, les contrats en ligne peuvent se permettre de proposer aux épargnants des frais nettement plus avantageux. À l'inverse des contrats classiques, qui peuvent prélever jusqu'à 4 % de frais sur chaque versement, l'absence totale de frais sur un versement constitue la norme en ligne. Un atout non négligeable pour un souscripteur, qui peut dès lors, pour 100 € versés, épargner effectivement 100 € et non pas, par exemple, 96 €.

Cet avantage décisif contribue aussi à faire de l'assurance-vie en ligne un substitut séduisant aux livrets et super-livrets d'épargne : même en prenant en compte les frais liés à un retrait prématuré des fonds avant quatre ans (imposition de 35 % + 15,5 % de prélèvements sociaux), de nombreux épargnants font le calcul que le gain reste supérieur à la plupart des livrets, même défiscalisés.

Nouveaux contrats : encore beaucoup de questions en suspens

Euro-croissance : un contexte économique peu porteur

L'année 2014 a vu la naissance de deux nouveaux types de contrats dans le domaine de l'assurance-vie : le premier, baptisé fonds « euro-croissance », est un support hybride entre les fonds garantis en euros et les unités de compte. Il propose en effet une garantie du capital investi, mais uniquement au bout de huit ans : un mode de financement potentiellement intéressant pour financer sa retraite, car il permet de profiter de fonds dynamiques et plus rémunérateurs en phase d'épargne, pour en tirer ensuite un rendement sécurisé.

Dans un contexte économique marqué par la baisse record du rendement des obligations d'État (environ 1,25 % à dix ans) et la relative stagnation du CAC 40, les fonds euro-croissance semblent cependant offrir un faible gain de compétitivité par rapport aux fonds euros classiques. Rappelons, en outre, qu'il est parfaitement possible à un épargnant attentif de reproduire le même schéma au sein d'un contrat classique, en effectuant lui-même des arbitrages progressifs depuis un fonds en euros vers un fonds en unités en compte.

Vie-génération : intéressant surtout pour les grosses successions

La seconde nouveauté, baptisée « vie-génération », se présente comme une assurance-vie classique, qui doit toutefois être investie au moins au tiers dans des fonds spécifiques liés aux PME, au logement social ou encore aux entreprises de l'économie sociale et solidaire (ESS). En contrepartie de cet effort, et lors de la succession, chaque bénéficiaire du contrat fait l'objet d'une réduction de 20 % de la base de calcul du prélèvement. L'avantage est surtout perceptible lorsque le montant transmis dépasse le seuil de l'abattement total (152 500 €), et encore plus pour les grosses successions plus fortement taxées au-delà de 700 000 €.