Épargne : le livret A maintenu à 0,75 %, le PEL tombe à 1 %

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À l'occasion de la traditionnelle révision du taux des livrets d'épargne réglementés au 1er août, les autorités publiques ont visiblement choisi de souffler le chaud et le froid. Le taux du livret A, selon la Banque de France, devrait ainsi rester inchangé à 0,75 % – son plus bas niveau historique – pendant encore toute une année. Une bonne nouvelle en dépit des apparences, sachant que l'application stricte de la formule aurait dû ramener ce taux à 0,50 %.

Les plans d'épargne logement souscrits à compter du 1er août prochain, quant à eux, vont être sévèrement rabotés et ne rapporteront plus que 1 % avant prélèvements sociaux, contre 1,5 % actuellement. En contrepartie, le prêt immobilier associé au PEL redevient beaucoup plus attractif.

Le taux du livret A ne devrait pas bouger pendant un an

Fait inhabituel : pour la toute première fois, la Banque de France vient d'offrir une perspective de l'évolution du taux du livret A sur une année entière, et non pas sur six mois seulement comme le veut la tradition. Le nouveau gouverneur de l'institution, François Villeroy de Galhau, propose en effet de « maintenir le taux du livret A à 0,75 % » au 1er août prochain, mais estime par ailleurs « que le taux […] devrait aussi rester inchangé au 1er février 2017 ».

Malgré l'usage du conditionnel, on peut donc raisonnablement espérer que le livret réglementé préféré des Français continue à rapporter au moins autant jusqu'au 1er août 2017, sachant que la période des élections présidentielles rend de toute façon peu probable une révision impopulaire à la baisse.

Une décision très politique

L'annonce de la Banque de France risque d'être accueillie avec des grincements de dents chez les épargnants, qui vont sûrement déplorer cette stagnation du livret à un si faible niveau de rémunération, du jamais-vu depuis sa création en 1818. Cet arbitrage leur est pourtant favorable. En se tenant strictement à l'application de la formule de calcul officielle, fondée sur le taux d'inflation relevé par l'Insee et les taux EONIA et EURIBOR 3 mois sur le marché monétaire, le nouveau taux devrait être de 0,50 % seulement…

Beaucoup d'acteurs, de fait, estiment que le taux du livret A est encore trop élevé. À commencer par la Banque de France elle-même, qui reconnaît à demi-mot le caractère très politique de sa décision et appelle dans le même temps, pour l'avenir, à une « adaptation limitée de la formule  » afin d'assurer le « bon financement du logement social ».

La rémunération actuelle du livret A représente en effet un surcoût important pour les organismes HLM, financés en grande partie par l'épargne des Français. Elle contraint également les banques à rémunérer l'épargne de leurs clients plus cher que ce qu'elle « vaut » réellement sur les marchés, d'où la réaction négative de la Fédération bancaire française (FBF) qui dénonce une décision « sans aucune justification économique ».

Les nouveaux PEL ne rapporteront plus que 1 %...

Comme beaucoup le pressentaient, le 1er août va également consacrer le retour du plan épargne logement (PEL) à un niveau de rémunération plus conforme à la réalité du marché. Les PEL ouverts à compter du 1er août 2016 ne rapporteront plus que 1 %, soit 0,84 % net après la prise en compte des prélèvements sociaux de 15,5 %. La baisse d'attractivité est donc spectaculaire pour ce produit d'épargne, qui rapportait encore 2 % avant le 1er février 2016 et 1,5 % depuis.

En abaissant sa rémunération à un niveau très proche de celui du livret A, le gouvernement espère rendre au PEL sa vocation première. À savoir, celle d'une enveloppe permettant de se constituer progressivement un apport en vue d'un achat immobilier. Depuis plusieurs années, en effet, le produit était détourné de sa fonction et était devenu, pour beaucoup de ménages, un simple livret d'épargne amélioré.

À noter que le nouveau taux, comme d'habitude, ne s'appliquera qu'aux nouveaux PEL souscrits à compter du 1er août 2016 ! Si vous détenez déjà un PEL, vous continuerez à bénéficier du taux d'intérêt initialement fixé par le contrat.

…mais les droits à prêt PEL seront plus attractifs

Les particuliers intéressés par le taux d'intérêt de 1,5 % devront se dépêcher de souscrire un PEL avant la date butoir du 1er août. Ceux qui envisagent à moyen terme l'achat de leur résidence principale, en revanche, seraient bien inspirés d'attendre un peu plus. Les PEL souscrits après le 1er août 2016, en effet, donneront droit au bout de quatre ans d'épargne à un « prêt épargne logement » bien plus attractif que précédemment. Ce prêt, d'un montant maximal de 92 000 € sur deux à quinze ans, pourra être accordé à un taux contractuel de 2,2 %, contre 2,7 % auparavant.

Si les taux des prêts immobiliers sont actuellement au plus bas, il n'en sera probablement plus de même dans quatre ans ! Ce prêt épargne logement de 2,2 % pourrait donc s'avérer un atout considérable pour accéder à la propriété dans un avenir proche et offrir une excellente protection contre une remontée des taux. Même si vous êtes déjà propriétaire, la souscription d'un PEL nouvelle formule peut se justifier par exemple pour aider un enfant, plus tard, à se lancer dans la vie. N'oubliez pas que les droits à prêt PEL peuvent en effet être cédés à un descendant ou à un ascendant, pourvu que ce dernier dispose lui aussi d'un PEL.

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