Les retraits d’espèces pourraient coûter moins cher

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Depuis le début des années 2000, les banques ont pris l'habitude de facturer les retraits que leurs clients effectuent auprès des distributeurs d'établissements concurrents. Taxés jusqu'à 1 euro par opération au-delà d'un certain nombre de retraits, ces frais devraient baisser à court terme. 
 
En effet, depuis le 1er octobre 2011, s'applique un accord que les banques et l'Autorité de la concurrence ont signé en juillet dernier sous l'aiguillon de Bruxelles. Après vingt ans d'immobilisme, il oblige 130 acteurs bancaires à baisser la plupart des commissions interbancaires liées aux transactions par carte. Ces commissions interbancaires (paiement et retrait) voient leurs montants respectifs baisser de -36% et de -20%. 
 
Un coup de rabot dont les particuliers devraient profiter puisque, selon Bruno Lasserre, président de l'Autorité de la concurrence, « la baisse substantielle de la commission sur les paiements (…) devrait enclencher une diminution des frais que les banques appliquent à leur tour à leurs clients, commerçants comme particuliers porteurs de cartes bancaires ».
 
Concrètement, cet accord qui comprend plusieurs volets, concerne notamment la commission interbancaire de retrait (CIR), versée à chaque retrait par la banque du porteur de carte à la banque gestionnaire du distributeur de billets. Elle passe de 0,72 € à 0,57 € (- 20%). Cette coupe, si elle est répercutée par les banques, aura très vraisemblablement un effet à la baisse sur la facturation des porteurs de cartes, promet l'Autorité de la concurrence.
 
Par ailleurs, les prix pourraient également lâcher quelques dizaines de centimes dans les boutiques à condition que les commerçants jouent le jeu. L'accord stipule en effet que la commission interbancaire de paiement (CIP), qui est versée par la banque du commerçant à la banque du porteur de la carte lors de chaque paiement, chute, en moyenne, de 0,47 % à 0,30 %, soit 36 % de moins. Par effet de cascade, ce rabais pourrait donc se retrouver dans les prix de détails.
 
Reste que les baisses de commissions, a priori favorables aux consommateurs, ont parfois des effets pervers. Ainsi, aux Etats-Unis une nouvelle réglementation limite à 22 cents les frais de traitement par carte facturés aux commerçants contre 44 cents auparavant. Résultat, Bank of America vient d'indiquer qu'elle facturerait 5 dollars mensuel à ses clients utilisant leur carte à débit immédiat dès 2012 pour compenser ce manque à gagner. L'information a suscité un énorme tollé, la présentatrice écarlate d'une TV américaine allant jusqu'à découper sa carte de crédit Bank of America à l'antenne.