Réforme de la dépendance : l'Assurance-vie une nouvelle fois sollicitée?

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L'Assurance-vie, dont on avait déjà évoqué une  participation pour cofinancer la réforme de l'Impôt de Solidarité sur la Fortune, n'aura pas connu de répit très longtemps. L'idée consistant à puiser dans sa cagnotte de 1350 milliards d'Euros revient avec insistance, pour aider l'Etat à mettre en place sa grande réforme sur la dépendance. Si la décision devrait être officialisée en juillet dans le cadre du  Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLUFSS), elle a peut-être d'ores et déjà été prise...

30 milliards d'Euros seraient nécessaires pour financer cette réforme de la dépendance en prévoyant une augmentation de 10 milliards par année. Plusieurs solutions ont déjà été évoquées, et rapidement  écartées par Nicolas Sarkozy. Telle la création d'une deuxième « journée de la solidarité », après le lundi de Pentecôte en 2003, jugée impopulaire. Telle aussi la hausse de la CSG sur les pensions de retraite, bien que les retraités soient les premiers bénéficiaires de la réforme, mais dont les effets ne seraient pas immédiats. Quant-aux droits de succession, ils ont déjà été mis à contribution pour la réforme de l'ISF.

L'Etat se dirigerait donc vers une transformation de l'Assurance-vie en une "rente dépendance" dans laquelle il pourrait lui-même piocher en cas de coup dur arrivant à la personne titulaire…y compris après son décès. Les Français puiseraient ainsi sur leurs économies pour financer leurs derniers jours, au risque d'en priver leurs descendants. Ce type de contrat hybride est d'ailleurs déjà proposé par certaines banques  et assurances, qui ont anticipé la tendance...

Si elle est adoptée, la mesure rapporterait cependant trop peu pour financer entièrement la dépendance, et pourrait par conséquent être complétée par la suppression de certaines niches fiscales. Reste à savoir comment elle peut être perçue par l'opinion, très attachée à cette rente patrimoniale. Accepterait-elle d'en faire une rente viagère ? Pour l'instant en tout cas, les Français rechignent à piocher dans leur Assurance-vie, alors qu'ils en ont déjà la possibilité, même si l'Impôt sur le Revenu les taxe alors de 30 à 40%. Un allègement fiscal changerait-il la donne ?

(Source : Le Monde)