Décollecte de l'assurance-vie : risque pour les épargnants ?

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Selon les dernières statistiques de la Fédération Françaises des Sociétés d'Assurance, la collecte nette (cotisations-prestations) s'établit à - 2,1 milliards d'euros pour les quatre premiers mois de 2012. Après une collecte nette négative au mois de mars (- 1,2 milliard d'euros), le mois d'avril voit son niveau passer à - 0,1 milliard d'euros. Ce délestage financier fait-il courir un risque aux 1 375,6 milliards d'euros déposés sur les contrats d'assurance vie ? Non, si l'on en croit le rapport que vient de publier Moody's Investors Service.

Selon l'agence anglo-saxonne, les 2,1 milliards d'euros décollectés n'entament pas la liquidité du secteur car les facteurs de désengagement sont conjoncturels (crise financière, engouement pour les placements défiscalisés comme le livret A, etc.) et non structurels. Ce sont les compagnies ne possédant pas leur propre réseau de distribution qui sont les plus exposées dans ce contexte, précise néanmoins Moody's.

A terme, cette décollecte pourrait peser sur la rentabilité des compagnies d'assurance, estime l'agence car « les possibilités de développer de nouvelles activités pour compenser (…) la baisse des profits générée par l'activité d'épargne restent limitées (…) ». Pour les compagnies, la planche de salut viendra peut être de la protection et de la santé. Mais attention, d'après Moody's, la pression sur les sociétés d'assurance-vie pourrait atteindre un seuil d'alerte si la décollecte se poursuit, cette éventualité ne constituant pas l'hypothèse principale de l'agence. A moins qu'un nouveau tour de vis fiscal sur le placement préféré des français ne provoque une vague de retraits massifs…