Négociez les frais sur votre assurance-vie !

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Même s'ils ne doivent pas motiver à eux seuls le choix final du contrat, les frais appliqués à une assurance-vie sont très loin de constituer un point de détail, surtout pour un épargnant qui cherche à optimiser le rendement d'un capital durement acquis. Suivez ce guide pour en savoir plus.

À découvrir : notre comparatif des assurances-vie de nos partenaires

Alors même que les fonds garantis en euros affichent, année après année, des rendements toujours plus modestes, même un petit pourcentage de différence sur les frais d'entrée ou les frais de gestion peut avoir un impact dévastateur sur la rémunération nette de l'épargne, qui mettra parfois de nombreuses années avant de rattraper celle… du livret A !

Ci-dessous toutes les clés pour comprendre et minorer - voire éviter - les frais liés à une assurance-vie.

Les frais de dossier ou de souscription

Comme pour un certain nombre d'autres prestations complexes proposées par les banques ou les assurances (souscription d'un crédit immobilier, transfert d'un compte épargne...), l'ouverture d'un nouveau contrat d'assurance-vie peut se traduire par le paiement de frais de dossier. Ces derniers, lorsqu'ils existent, sont supposés rémunérer le traitement du dossier par l'assureur et prendront le plus souvent la forme d'une somme forfaitaire (par exemple 50 €), à régler par chèque ou virement au moment de la signature.

Ces frais sont assez peu répandus et restent, en tout état de cause, très facilement négociables, notamment si l'assuré met sur la table un premier versement conséquent. Mieux encore : dans le cadre d'offres promotionnelles, de nombreux contrats d'assurance-vie font le choix inverse de verser un bonus de bienvenue au moment du premier versement de l'assuré, sous réserve de respecter certaines conditions (offres du type « 80 € offerts pour toute souscription avant le », etc.).

Les frais d'entrée ou de versement

Le montant des frais d'entrée, également appelés « frais sur versement » chez certains assureurs, doit constituer un important facteur discriminant dans le choix de votre futur contrat. Il s'agit d'un pourcentage prélevé automatiquement sur chaque nouveau versement sur son assurance-vie réalisé par l'assuré, et qui viendra donc s'imputer sur le capital net investi. Si, par exemple, le contrat d'assurance-vie prévoit des frais d'entrée élevés de 5 %, un versement de 1 000 € sur un fonds en euros se traduira par un dépôt net de 950 € seulement. Dans le contexte actuel, qui se caractérise par un rendement faible des fonds en euros (entre 2 et 3 % en moyenne), cet épargnant mal conseillé devra donc attendre plusieurs années uniquement pour récupérer sa mise initiale !

Des frais sur versement de 3 % environ constituent aujourd'hui le maximum raisonnablement acceptable, et ce uniquement si les fonds proposent en contrepartie des rémunérations très performantes. Il est même recommandé, si possible, de viser encore bien plus bas et de ne pas dépasser 1 %, voire de se laisser séduire par l'un des nombreux contrats en ligne qui proposent désormais des frais d'entrée à 0 % (BforBank Vie, Bourse Direct Vie, Boursorama Vie, Fortuneo Vie...).

Les frais de gestion

Les frais de gestion, à la différence des frais sur versement, sont pratiqués par l'intégralité des assureurs. Ce pourcentage s'impute chaque année sur le montant total investi (montants versés et intérêts) et sert à rémunérer l'assureur en charge de la gestion du contrat. Généralement compris entre 0 et 1 %, avec des montants qui peuvent différer au sein d'un même contrat pour les fonds en euros et les fonds en unités de compte, les frais de gestion restent relativement indolores dans la mesure où ils sont déjà déduits lorsque l'assureur annonce le rendement net annuel. Sur le long terme, ils constituent pourtant la facture la plus lourde, puisqu'ils sont prélevés chaque année sur un montant épargné de plus en plus important.

On considère aujourd'hui que les frais de gestion sont performants lorsqu'ils sont inférieurs ou égaux à 0,60 % par an, pour un fonds en euros ; à 0,90 % pour un fonds en unités de compte. Plusieurs contrats proposent même 0 % de frais de gestion sur leurs fonds en unités de compte (Assur Horizons, Axa Capital Ressources, Ideavie, Invest4life…), ce qui n'empêche pas certains frais cachés sur ce type de support.

Les frais d'arbitrage

Le détenteur d'une assurance-vie multisupport peut avoir à régler des frais spécifiques lorsqu'il décide d'arbitrer une partie de son épargne, c'est-à-dire lorsqu'il veut transférer une partie du capital initialement investi dans un fonds en euros vers un fonds en unités de compte, ou inversement. Certains assureurs réclameront alors des frais proportionnels au montant de l'arbitrage (1 % constituant le maximum raisonnable), ou dans certains cas une somme forfaitaire (15 € en moyenne). Les sommes à débourser, de ce fait, seront plus ou moins lourdes selon que l'épargnant a un profil passif ou très actif.

Il n'est plus difficile désormais de dénicher un contrat avantageux en ce qui concerne les frais d'arbitrage. La norme, chez les assureurs, est bien souvent de proposer un certain nombre d'arbitrages gratuits par an (entre 1 et 3). Un épargnant intelligent et organisé peut donc limiter ou regrouper ses arbitrages, et éviter ainsi toute pénalité.

Les frais de transfert

Les frais de transfert sont rares. À noter cependant qu'une loi du 26 juillet 2005 introduit un dispositif connu sous le nom de « transfert Fourgous », qui permet au détenteur d'un contrat monosupport (constitué d'un simple fonds en euros) de le transformer en un nouveau contrat multisupport (fonds en euros et unités de compte), auprès du même assureur et sans perte de l'antériorité fiscale de l'assurance-vie. La seule condition est d'investir, à l'issue du transfert, au moins 20 % du contrat dans des unités de compte.

La procédure, du point de vue de l'assureur, s'apparente à la fermeture d'un ancien contrat et à l'ouverture d'une nouvelle assurance-vie, ce qui peut donc justifier l'application de « frais de transfert ». Il s'agit d'une simple variante des frais de dossier appliqués à la souscription d'un nouveau contrat, et l'assuré ne doit donc pas hésiter à négocier ce point avec son conseiller lors du rendez-vous.

Les frais de sortie

Lorsque l'assuré choisit de clôturer son contrat de manière anticipée et avant son échéance naturelle (huit ans), la loi autorise l'assureur à pratiquer des « frais de sortie ». Ces derniers sont plafonnés à un montant maximal de 5 %, soit une somme potentiellement considérable.

Toutefois, et dans les faits, la pratique est tombée en désuétude et ces frais ne sont plus appliqués que de manière rarissime.

Les frais « cachés » des unités de compte

La plupart des organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) accessibles via des fonds en unités de compte, qu'il s'agisse de SICAV ou de fonds communs de placement (FCP), pratiquent eux-mêmes des frais d'entrée et de gestion. Si les frais d'entrée sont normalement intégrés dans ceux de l'assureur lui-même, il n'en va pas de même pour les frais de gestion, lesquels sont susceptibles de s'ajouter à ceux du contrat d'assurance-vie et doivent donc retenir toute votre attention. Par exemple, un investissement dans un OPCVM soumis à des frais de gestion de 0,25 %, à l'intérieur d'un fonds en unités de compte soumis à des frais de gestion de 0,50 %, se traduira par un prélèvement annuel total de 0,75 %. D'où l'intérêt des assurances-vie proposant des fonds en unités de compte à 0 % de frais de gestion.

Les différents OPCVM disponibles dans un même fonds en unités de compte pratiquent d'ailleurs très souvent des frais variables : plus votre contrat multisupport contiendra un grand nombre de ces fonds, et plus il vous sera facile de sélectionner les plus compétitifs.

Comparatif des frais sur les assurances-vie : net avantage aux banques en ligne

En règle générale, il est à noter que les établissements bancaires 100 % en ligne proposent des grilles tarifaires bien plus compétitives que celles des banques traditionnelles. En effet, pour la plupart des banques en ligne, les frais sur versement et frais d'arbitrage sont nuls quand les frais de gestion sont particulièrement bon marché. Ci-après figure le montant des frais tels que pratiqués par certaines banques en ligne, valides au 1er janvier 2015.