Découverte de nouveaux gisements d'hydrocarbures sous-marins

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Total et son homologue Norvégien, le pétrolier Statoil, ont annoncé lundi avoir découvert deux nouveaux gisements d'hydrocarbures.

Un enjeu pour le groupe français

Total a mis à jour un gisement lors d'un forage à 365 mètres de profondeur dans la mer de Barents, encore vierge de toute installation d'extraction de gaz. Situé à environ 250 km du terminal gazier de Melkoeya, près de la pointe nord de la Norvège, il contiendrait entre 10 et 50 milliards de mètres cubes de gaz extractibles (soit 59 à 295 millions de barils équivalent pétrole).

Alors que la Norvège constitue pour le pétrolier français une des premières sources d'approvisionnement en gaz naturel, la quantité estimée correspond à 4 années de la production actuelle de Total dans ce domaine. Ainsi le numéro 7 mondial du secteur rend possible la progression de 2 % de sa production jusqu'en 2014.

Un enjeu pour la Norvège et l'Europe

De son côté, Statoil a découvert une colonne de pétrole de 65 mètres en mer du nord, ce qui permettrait de produire entre 200 et 400 millions de barils équivalent pétrole (bep). L'ensemble des découvertes dévoilées lundi constituent donc un nouveau souffle pour la Norvège. En effet, le pays scandinave, sixième exportateur mondial de pétrole, voit sa production d'or noir diminuer depuis 2001 et ses ressources en gaz se tarir.

Si la Norvège perçoit un espoir au travers de ces nouveaux gisements, l'Union Européenne peut y voir également une nouvelle réconfortante pour son indépendance énergétique. 20 % du gaz naturel consommé en Europe provenant du pays d'Edvard MUNCH, l'arrêt projeté de sa production de gaz aurait accru la dépendance à des pays producteurs tels que la Russie, et ainsi risqué de faire exploser les tarifs.

Vers de nouvelles perspectives et des problèmes

À la suite de ces deux récentes découvertes la mer de Barents suscite un nouvel intérêt économique. Objet de toutes les convoitises dans sa partie libre de glace, un accord a été trouvé récemment entre les 2 géants européens et le leader russe Gazprom afin de se partager les 175 000 km² qui semblent d'ores et déjà si prometteurs. L'alliance ainsi formée est déjà opérationnelle et a mis en place le projet Shtokman afin d'exploiter ce qui se veut être un des plus gros gisements de gaz du monde.

Cette course annoncée à l'exploitation des gisements sous-marins ne laisse pas de marbre les associations protectrices de l'environnement. Ces dernières ont fait récemment interdire l'exploitation de gisements au large des îles Lofoten en raison de l'équilibre fragile de la faune et de la flore arctique. Mais le gaz ayant sur l'écosystème un impact moindre que le pétrole lorsque des problèmes d'exploitation apparaissent, la contestation devrait être moins virulente.