2015 : le prix du gaz aurait dû baisser mais… va finalement augmenter

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Le prix du gaz devrait finalement augmenter au mois de janvier 2015

Ainsi, après deux mois marqués par de fortes augmentations en octobre et en novembre, suivis d'une légère baisse en décembre, l'année 2014 se terminait globalement sur une note positive pour les consommateurs.

Dans un article daté du 3 décembre, Le Figaro prévoit pourtant bientôt une bonne douche froide pour les 7,4 millions de foyers abonnés aux tarifs réglementés, avec une augmentation de 1,8 % de leur facture de gaz dès le 1er janvier 2015…

Et ce alors même que tous les indicateurs tendaient vers une baisse ! En cause : une énième réforme de la fiscalité applicable.

Une hausse annoncée des tarifs réglementés au 1er janvier 2015…

Une augmentation de 1,8 % des tarifs réglementés du gaz, telle qu'annoncée par Le Figaro, constituerait sans conteste une très mauvaise nouvelle pour tous les foyers encore abonnés à cette offre de service public de GDF Suez.

De fait, ces tarifs ont affiché en moyenne une baisse globale sur les douze mois de 2014, estimée à -2 % environ. Cette première révision de janvier 2015 suffirait donc à effacer en grande partie le bénéfice de l'année précédente. Rappelons en outre que 2014 était la première année positive pour le portefeuille des Français depuis bien longtemps : entre 2005 et 2013, les tarifs réglementés ont affiché une hausse cumulée de quasi 80 % !

Il convient toutefois de rester prudent : le tarif réglementé du gaz naturel est fixé et révisé tous les mois par les autorités publiques, sur proposition de la Commission de Régulation de l'Énergie (CRE). Aucune décision officielle n'ayant encore été communiquée, il est trop tôt pour confirmer l'information publiée par le quotidien conservateur.

…malgré la diminution du prix de marché du gaz

La formule de calcul des tarifs réglementés du gaz obéit à un cadre précis, qui avait d'ailleurs fait l'objet d'une mise à jour au cours de l'été dernier : elle est désormais définie à 60 % par le prix de marché du gaz, le reste étant principalement déterminé par l'évolution des cours du pétrole brut.

Or, le pétrole et le gaz affichent tous deux des performances très favorables en ce mois de décembre. En se conformant à une stricte application de la nouvelle formule de calcul, les tarifs réglementés auraient même dus afficher une baisse de 0,6 % environ au 1er janvier 2015.

Comment donc expliquer ce paradoxe ?

En cause : un doublement de la TICGN

Dans les faits, la diminution du coût de fourniture sur le marché est plus que largement compensée par une évolution défavorable de la taxe intérieure sur la consommation de gaz naturel (TICGN). Cette dernière, dont la nature équivaut par exemple aux taxes indirectes sur l'essence ou le tabac, va connaître une évolution spectaculaire au 1er janvier 2015 en passant de 1,41 €/MWh à 2,93 €/MWh, soit une augmentation de… 108 % !

Cette taxe, créée dans les années 1980 et appliquée notamment aux établissements industriels, n'est payée par les particuliers que depuis très récemment. C'est en effet le 1er avril 2014 que la TICGN a fait son arrivée discrète et a commencé à être facturée aux foyers par les différents fournisseurs… Ce qui, déjà à l'époque, avait impliqué une révision des tarifs réglementés bien supérieure à ce qu'elle aurait dû être théoriquement.

La folle cavalcade de cette taxe intérieure ne va d'ailleurs pas s'arrêter en si bon chemin. Une nouvelle revalorisation est d'ores et déjà prévue au 1er janvier 2016, à hauteur de 4,45 €/MWh : soit une nouvelle augmentation de 51,87 % !

Tarifs réglementés et offres libres : tous sont concernés

S'agissant d'une taxe intérieure appliquée à la consommation de gaz naturel, l'augmentation de la TICGN devrait être ressentie non seulement par les foyers abonnés aux tarifs réglementés, mais aussi par tous ceux qui ont souscrit à une offre de marché. Un consommateur désireux de faire baisser le montant de sa facture d'énergie n'a d'autres solutions que de s'intéresser de près au prix du kWh, différent selon chaque offre, et ainsi comparer les prix du gaz en vue de faire jouer à plein la concurrence entre fournisseurs.

Par ailleurs, le désamour des Français pour les tarifs réglementés pourrait s'accentuer au cours de l'année prochaine, et conduire un nombre croissant d'entre eux à se tourner vers les offres alternatives. Déjà au troisième trimestre 2014, et selon l'observatoire tenu par la CRE, les foyers étaient 7,4 % de plus à sauter le pas par rapport aux trois mois précédents.