En 2016, de l'électricité 100 % verte pour éclairer Paris

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Profitant de la fin des tarifs réglementés de vente d'électricité jaunes et verts instituée par la loi Nome au 1er janvier 2016, la capitale renégocie l'alimentation de toutes les infrastructures de la municipalité et s'orienter vers une électricité 100 % verte.

Une transition qui s'accompagne de différentes mesures déjà prises ou envisagées pour diminuer la consommation des bâtiments publics parisiens, et qui pourrait entraîner dans son sillage un nombre croissant d'administrations territoriales ou nationales.

La ville de Paris passe à l'électricité verte en 2016

Ce jeudi 12 novembre 2015, la maire de Paris Anne Hidalgo a officiellement présenté les nouveaux contrats de fourniture d'électricité signés par la ville pour ses bâtiments et infrastructures qui entreront en application à compter du 1er janvier 2016. L'appel d'offres s'est conclu par la sélection de deux fournisseurs, EDF et Direct Energie, lesquels ont dû s'engager à fournir une électricité « verte » issue à 100 % de sources d'énergie renouvelables comme l'hydroélectricité, l'éolien et le solaire. Les besoins des infrastructures publiques d'une municipalité comme celle de Paris sont estimés à 282 GWh par an, ce qui représente une facture globale de 32 millions d'euros pour les contribuables : le contrat est donc conséquent !

Pour rappel, les deux fournisseurs retenus disposent à la fois de moyens de production d'électricité renouvelables et non renouvelables. L'énergie produite se mélange dans les réseaux et il est concrètement impossible de distinguer l'électricité issue d'une source « verte » de celle ne l'étant pas. À défaut, EDF et Direct Energie fourniront donc à la ville de Paris des « garanties d'origine » attestant qu'ils produisent une électricité verte en quantité au moins équivalente à la consommation de la municipalité. Au final, l'alimentation électrique du patrimoine de la ville de Paris devrait émettre environ 20 000 tonnes de CO2 en moins tous les ans (sur un total estimé à 269 000 tonnes en 2012).

Une avancée majeure pour le plan Climat Énergie de la ville

Le renouvellement des contrats de fourniture d'électricité de la ville de Paris va se révéler déterminant pour la réussite du plan « Climat Énergie » adopté par la municipalité en 2007. Pour rappel, ce texte engage l'agglomération à réduire de 25 % ses émissions de gaz à effet de serre à l'horizon 2020 par rapport au niveau atteint en 2004. Un second palier prévoit une diminution totale de 75 % d'ici 2050.

La stratégie passe notamment par l'augmentation significative de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique de la ville. Elles devront représenter 25 % de la consommation totale d'énergie du territoire parisien en 2020, et au moins 30 % en ce qui concerne la consommation des services municipaux eux-mêmes. L'adoption de l'électricité verte permettra à la mairie d'atteindre une consommation énergétique renouvelable de 50 % dès 2016, c'est-à-dire largement en avance sur le calendrier prévu.

Des efforts déjà engagés pour économiser l'énergie…

La réflexion menée sur l'origine de l'électricité consommée s'est accompagnée de différentes mesures visant à réduire la consommation globale (et donc l'empreinte écologique) de la ville depuis 2012.

Les agents municipaux ont tout d'abord suivi différentes actions de sensibilisation visant à leur faire acquérir des réflexes simples, comme l'extinction des lumières ou des ordinateurs en fin de journée, le réglage des thermostats à un niveau raisonnable ou encore l'utilisation rationnelle des véhicules de la ville.

Au-delà, les appels d'offres dans le domaine de la construction ou de la rénovation ont valorisé la performance écologique des nouveaux équipements (ampoules basse consommation, matériaux isolants…). Les écoles primaires ont par ailleurs dû s'engager via la signature de contrats de performance énergétique.

Ces différentes initiatives semblent avoir un impact sur la facture d'électricité de la ville, qui était encore de 36,3 millions d'euros en 2012 et a pu être résorbée à seulement 32 millions d'euros en 2014. Le coût de l'énergie devrait par ailleurs diminuer dès l'année prochaine, entraînant ainsi une nouvelle diminution de la facture.

Ont été associés aux nouveaux contrats d'électricité verte le département de Paris, le centre d'action sociale de la Ville de Paris et enfin Paris Musées. En se regroupant, ces différents acteurs publics sont parvenus à négocier des prix au kWh inférieurs de 6,5 % aux anciens tarifs réglementés de vente. Cela représente une économie potentielle de 2 millions d'euros par an.

…et de nouvelles actions à venir

La politique énergétique de la ville de Paris, dans les années à venir, va se concentrer sur l'augmentation de ses capacités de production en propre. De nouveaux panneaux solaires devraient ainsi être installés en grand nombre sur les toits des bâtiments publics. Ils serviront non seulement à les alimenter en électricité mais aussi par exemple à fournir de l'eau chaude à leurs occupants.

Outre le solaire, la municipalité mise sur le développement rapide de la géothermie et de l'hydrothermie. L'installation de nouvelles pompes à chaleur permettra notamment de mieux réguler la température ambiante de certains immeubles et de réduire les besoins en chauffage. D'autres projets plus originaux pourraient se concrétiser, comme la récupération de la chaleur générée par les centres de serveurs informatiques (pour chauffer par exemple l'eau de la piscine de la Butte aux Cailles, dans le 13ème arrondissement) ou encore… par les eaux usées du vaste réseau d'égouts parisiens !