Bug informatique sur les factures EDF

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Les clients d'EDF, abonnés au paiement par prélèvement automatique ont été destinataires courant novembre de courriers de relance pour cause de non-paiement. Il s'agit plus exactement de 41.300 consommateurs répartis sur toute la France. Ils auraient dû être débités en date du 30 octobre. Un bug informatique aurait généré des codes de prélèvements erronés et entraîné, de fait, le rejet des ordres de débit par les établissements bancaires. Les clients d'EDF ont, par voie de conséquence, reçu quelques jours plus tard un courrier de relance stipulant le dépassement de la date limite de paiement de la facture et les enjoignant à régulariser au plus vite leur situation par un paiement en ligne, par courrier via le TIP ou par téléphone pour l'option de règlement par carte bancaire. A défaut de paiement, les consommateurs concernés risquaient une réduction ou une suspension de fourniture électrique.

La lumière sur cette affaire...

EDF s'applique depuis quelques temps à modifier son système d'opérations de virements et de prélèvements pour l'adapter aux normes du nouveau standard SEPA qui sera effectif dans tous les pays de l'espace économique européen au 1er février 2014. La mutation vers le nouveau système a généré un bug lors des prélèvements du 30 octobre qui n'ont pu être payés. Le SEPA ou Single Euro Payement Area, né de la réglementation européenne est un espace de paiement commun et unique en euros. Dans l'optique de l'unité monétaire commencée avec celle de la monnaie fiduciaire, les paiement dématérialisés vont à leur tour être unifiés. Cette mesure concerne tous les membres de l'UE (y compris les irréductibles ayant refusé d'entrer dans la zone euro) ainsi que les pays ayant signé cet accord comme la Suisse, Monaco, le Liechtenstein, l'Islande et la Norvège. La zone SEPA ou EPC (European Payements Council) comptera au total 33 pays.

Les excuses circonstanciées d'EDF

Le système automatisé servant à pointer les absences de paiement s'est aussitôt mis en route en rappelant à l'ordre les clients considérés à tort comme de mauvais payeurs. Leur réaction bien légitime a donné lieu à aux excuses circonstanciées et explications de la part des conseillers EDF. Cette faille dans la mise en place du nouveau système a bloqué les prélèvements du 30 octobre sans qu'il soit possible de représenter ultérieurement les échéances non prélevées et entraîné par la suite le déclenchement du système de relance automatique. Cependant, malgré le règlement des clients qui ont dû s'acquitter de leur dette par tout autre moyen, les relances ne s'arrêtent pas pour autant. Le logiciel ne comptabilisant pas immédiatement un règlement par carte bancaire à débit différé, les lettres de relance commitatoires continuent d'affluer avec, pour les dernières valant mise en demeure, un ton particulièrement menaçant. La direction d'EDF a promis d'envoyer un courrier d'excuses aux milliers de clients concernés par ce regrettable raté informatique.

Une mise en place laborieuse

Cette affaire révèle ainsi les failles constatées dans la préparation à la migration SEPA. Si la majorité des banques sont opérationnelles pour la bascule en février prochain, il n'en est pas de même pour les moyens de paiement tels que les prélèvements, conformes à seulement 5 à 6 % . Mi-octobre le Comité National SEPA mettait l'accent sur les retards constatés par les TPE et PME dans leur transfert vers les nouveaux moyens de paiement. On constate aujourd'hui que, quelle que soit la taille de l'entreprise, aucune n'est à l'abri de regrettables loupés.