Augmentation de 5% de la facture d'électricité pour cet été

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La Médiateur de l'énergie préconise une augmentation de 5% des tarifs de l'électricité cette année, ainsi qu'en 2014 et 2015. Une hausse des tarifs EDF appliqués aux consommateurs (les tarifs bleus) que la Commission de régulation de l'énergie aimerait porter entre 6,8% à 9,6% dès cet été, avant une prochaine augmentation de 3,2% en 2014 et en 2015. La CRE recommande également d'augmenter le tarif vert (celui appliqué aux professionnels) de 3,8%. Cette augmentation se conjuguerait au rattrapage des tarifs, jugé insuffisant par le CRE.

Cette hausse paraît impossible pour le gouvernement au vu du pouvoir d'achat morose des Français. Delphine Batho, Ministre de l'Ecologie et de l'Energie, préconisant quant à elle une hausse de 2%.

Les coûts de production, le cœur du problème

Selon EDF, la hausse des tarifs de l'électricité est inexorable. L'électricien a vu augmenter ses coûts de production de 5,1% chaque année, entre 2007 et 2012. Cette hausse prend en compte les charges fixes et variables. Mais il faut aussi rajouter une hausse de presque 3% sur les charges de capital ainsi qu'une augmentation de 6,3% des dépenses commerciales de l'opérateur.

La hausse des coûts de production est due à un comportement erratique de ses clients face à leurs habitudes de consommation. EDF s'est aperçu que les particuliers utilisaient de plus en plus d'électricité aux heures de pointe, là où elle est la plus chère à produire.

La hausse des tarifs découle aussi, paradoxalement, des mesures qui visent à maîtriser la consommation d'énergie. La hausse constante du nombre de certificats d'économie d'énergie pèse lourd sur les coûts commerciaux. Entre 2007 et 2012, leur part a augmenté de 6,3%.

La hausse des tarifs est aussi liée au surcoût engendré par les énergies renouvelables. Celles-ci monopolisent beaucoup de ressources de la part de l'électricien pour un bénéfice relativement bas. A ceci, il faut ajouter l'augmentation des investissements réalisés dans les centrales pour en améliorer la durée de vie et la sécurité. La catastrophe de Fukushima est encore dans les esprits et a coûté relativement cher en matière de sécurité.

Les moyens de limiter la hausse

La hausse est cependant atténuée par les économies réalisées par EDF au niveau de la durée de vie de ses centrales. Les investissements réalisés par l'électricien pour assurer l'allongement de leur durée de vie sont compensés par l'amortissement de celles-ci.

Le gouvernement planche sur différents moyens de contenir cette hausse. Une des pistes de réflexion est de demander à EDF de limiter ses investissements au niveau de l'allongement de la durée de vie des centrales.

La moralité douteuse d'EDF

A écouter EDF et le gouvernement, cette hausse paraît inévitable. En 2013, l'augmentation sera encore plus forte que la somme des hausses successives appliquées entre 2009 et 2012 ! Depuis trois ans, les prix augmentent plus que l'inflation alors que les profits réalisés par EDF sont en hausse et que les acquisitions se font à un rythme de sénateur.

EDF profite de la situation d'une libéralisation fictive du secteur de l'énergie. La bataille des différents opérateurs se fait uniquement sur le terrain de la communication. Le secteur semble toujours monopolisé par le même opérateur : les prix n'ont pas baissés, bien au contraire.

De plus, EDF profite de l'inaction du gouvernement en matière de politique énergétique. L'état, par la voix de la Commission de Régulation de l'Energie, profite d'un organe « indépendant » pour se dédouaner de la hausse des tarifs.