D'où provient l'énergie consommée en France ?

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Quelles places occupent le gaz naturel liquéfié, l'électricité nucléaire ou encore l'éolien et le solaire dans le mix énergétique de l'Hexagone ? De manière plus générale, quelles sont les forces et les faiblesses du paysage énergétique en France ? Publié par le CGDD au début du mois de février, le dernier rapport annuel relatif aux « chiffres clés de l'énergie » fournit des éléments de réponse à ces questions.

Examinant les chiffres de 2014, le rapport 2015 dresse un bilan global de l'énergie en France et souligne quelques évolutions intéressantes. Les stocks et les sources d'approvisionnement en gaz naturel tendent par exemple à se renforcer, tandis que l'électricité connaît une relative stabilité de la consommation et des capacités de production. Cette apparente stabilité cache cependant une lente transition au profit des énergies renouvelables.

Gaz naturel : des stocks en hausse, une consommation qui décline

Après une année 2013 marquée par un repli, les sites de stockage gérés par GRTgaz et TIGF affichent des réserves plus que satisfaisantes en 2014. Le volume de gaz naturel emmagasiné au 31 décembre 2014 dépassait de 19 % celui stocké un an auparavant. Le principal facteur expliquant cette embellie est climatique : l'année 2014 a été marquée par des températures très clémentes qui ont conduit à un faible soutirage lors des périodes de chauffe. De janvier à mars et de novembre à décembre 2014, les transporteurs n'ont puisé que 76 TWh de leurs réserves, contre plus de 100 TWh en 2013.

La baisse de la consommation de gaz naturel en 2014 n'est pas uniquement due aux températures douces. En effet, même corrigée des aléas climatiques, la consommation primaire de gaz naturel en France s'établit à 466 TWh, soit 4,4 % de moins qu'en 2013. Il s'agit du plus faible niveau enregistré depuis 2000.

Les sources d'approvisionnement en gaz naturel demeurent diversifiées. Avec plus de 38 % du total des importations brutes, la Norvège reste dominante mais la quantité importée est stable. Respectivement sur la deuxième et la troisième marche du podium, la Russie et les Pays-Bas sont les sources qui ont le plus souffert de la baisse de consommation. Ils affichent une forte baisse des volumes importés, de 18 à 37 %. Le GNL importé d'Algérie a également baissé. La production nationale est réduite à une portion congrue de 200 GWh en 2014 (- 23 % par rapport à 2013) suite à l'arrêt de l'exploitation du gaz de Lacq en octobre 2013.

Électricité : consommation et production se stabilisent

Si la production totale d'électricité a presque quadruplé de 1970 à 2014, notamment du fait de l'apport de l'énergie nucléaire, elle a en réalité atteint un plateau depuis bientôt une dizaine d'années. Elle connaît même un léger déclin en 2014 par rapport à l'année précédente et s'établit à environ 550 TWh. Les 58 réacteurs nucléaires en service fournissent 78 % de la production totale en électricité. Suivent l'énergie hydroélectrique (12 %) et l'électricité thermique classique (6 %). Cette dernière est par ailleurs en perte de vitesse et le démantèlement des centrales thermiques se poursuit. La production totale de ces sites s'établissait à 119,5 TWh en 1970 et n'est plus que de 35,7 TWh en 2014 ! Enfin, l'éolien et le solaire représentent encore une portion relativement faible de la production totale (respectivement 3 % et 1 %).

Tout comme sa production, la consommation totale d'électricité connaît une relatuve stabilité depuis le milieu des années 2000. En 2014, elle s'établit à 428 TWh, soit une quantité en baisse de 3,6 % par rapport aux 444 TWh de 2013. Cette situation implique que la France reste largement exportatrice de son électricité. Les chiffres communiqués par RTE indiquent par exemple un solde exportateur net de 15,9 TWh avec le Royaume-Uni, 10,2 TWh avec la Belgique et 15,4 TWh avec l'Italie.

Échange d'électricité
Échanges physiques d'électricité de la France avec l'étranger en 2014. (Sources : RTE, ERDF)

Énergies renouvelables : une transition lente mais bien réelle

La France a pris des engagements en matière de transition énergétique. D'ici 2020, 23 % de la consommation finale brute d'énergie devra notamment être assurée à partir de sources renouvelables comme l'éolien, l'hydraulique, le bois-énergie, les biocarburants ou encore les pompes à chaleur. En 2014, cette part n'atteint encore que 14,6 %, chiffre un peu en-deçà du niveau de 16 % qui était prévu par le plan national d'action. Les progrès réalisés peuvent toutefois être jugés assez satisfaisants si l'on se souvient que les énergies renouvelables ne représentaient encore que 10,5 % de la consommation en 2005.

Dans le détail, les énergies renouvelables produisent 18,4 % de la consommation d'électricité, chiffre un peu en-deçà de l'objectif prévu de 19 %. Elles représentent en revanche seulement 18,1 % des besoins en énergie liés au chauffage et à la climatisation, ce qui est encore loin des 22 % initialement prévus pour 2014. Seul le domaine des transports tire son épingle du jeu : les biocarburants y représentent déjà 7,7 % de la consommation, là où les autorités publiques ne prévoyaient que 7,6 %.