2,5 millions de particuliers se fournissent en électricité chez Engie

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Fraîchement rebaptisé, le nouveau groupe Engie (ex-GDF Suez) nourrit de grandes ambitions pour l'avenir. Le fournisseur historique de gaz naturel, qui fait tout pour fidéliser sa clientèle sur ce marché, commence également à s'imposer comme un fournisseur alternatif d'électricité particulièrement actif.

Entre ses tarifs compétitifs et ses services de suivi conso, Engie compte capitaliser sur ses atouts pour capter au moins 20 % des particuliers abonnés à l'électricité d'ici 2020. À court terme, le fournisseur compte atteindre les 3 millions dès la fin de l'année. Cette diversification de son activité n'a rien d'un hasard : le géant de l'énergie veut se donner les meilleures armes pour accompagner la transition énergétique des années à venir.

Engie : 20 % de l'électricité des particuliers en 2020 ?

Un article récent du Figaro lève une partie du voile sur les objectifs commerciaux d'Engie à moyen terme. Le journal révèle notamment des ambitions croissantes sur le marché de l'électricité, où le groupe jouit du statut de fournisseur alternatif au même titre par exemple que Direct Energie ou Alterna.

Ce secteur demeure encore ultra dominé par EDF et les tarifs réglementés de vente qui concernent toujours près de 90 % des particuliers. Pourtant, Engie réalise de facto une poussée de plus en plus perceptible. Le fournisseur revendique 2,5 millions de clients à la fin de l'année 2015, soit 400 000 nouveaux foyers séduits en l'espace d'un an à peine. Comptant sur une croissance au moins similaire cette année, le groupe espère 3 millions de clients en électricité à la fin 2016. L'ouverture à la concurrence pourrait ensuite aller crescendo et faire affluer vers Engie un total de 5 millions de clients domestiques à l'horizon 2020, soit 20 % des parts de marché.

Pour y parvenir, le fournisseur alternatif compte faire la différence sur la qualité de son offre. Engie commercialise d'ores et déjà des offres à prix fixe sur un, deux ou trois ans, qui pourraient séduire un nombre croissant de foyers en anticipation d'une hausse des tarifs réglementés. Ses formules à prix indexés proposent quant à elles des tarifs inférieurs de 0 à 8 % aux TRV selon les cas. Les arguments mis en avant par Engie ne s'arrêtent pas là. Outre le côté pratique que peut représenter une facture d'énergie unique pour les foyers disposant aussi d'une alimentation en gaz, l'opérateur multiplie les services annexes et accessibles en ligne comme « Cap EcoConso ». Le but : assister chaque client dans le suivi et la maîtrise de sa consommation d'énergie, en tirant parti des nouvelles fonctionnalités offertes par le compteur Linky.

Un géant de l'énergie en pleine transition

Engie n'est pas seulement fournisseur d'électricité, il en assure aussi la production grâce à un parc de quatre centrales à cycle combiné gaz implantées à Dunkerque (Nord), Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique) et Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône). Après une période morose en 2013-2014, au cours de laquelle le coût élevé du gaz avait rendu ces sites non compétitifs et conduit à leur mise en sommeil partielle, l'année 2015 a connu une embellie remarquable. Les prix du gaz ont chuté avec ceux du pétrole, rendant à nouveau très rentable l'électricité produite par ces centrales. Les centrales à cyle combiné gaz d'Engie ont produit deux fois plus qu'en 2014 ce qui est une excellente nouvelle pour Engie supportant des charges fixes très lourdes pour assurer l'entretien des quatre sites de production.

Le revers de la médaille est un résultat financier moins bon qu'attendu pour la fourniture de gaz aux particuliers, d'autant que l'année 2015 aura été extrêmement clémente sur le plan des températures. Les résultats annuels du groupe, qui seront présentés le 25 février prochain par Gérard Mestrallet, ne devraient toutefois pas être mauvais uniquement du fait de la conjoncture. Sur le plan comptable, une grosse dépréciation d'actifs pourrait faire passer l'entreprise dans le rouge. Quoi qu'il en soit, l'année 2015 devrait trancher largement avec le bénéfice de 2,4 milliards d'euros enregistré en 2014.

L'avenir s'annonce tout aussi incertain. Selon un article paru dans La Lettre de l'Expansion le 8 février, Engie envisagerait 15 à 20 milliards d'euros de cessions d'actifs entre 2016 et 2018. Ces cessions interviendraient dans le cadre d'une réorientation du groupe vers des énergies à faible émission de carbone. Ce changement de cap majeur avait déjà été annoncé en janvier par Gérard Mestrallet qui prévenait que « les rotations d'actifs vont s'accélérer ».