Taux nominal de crédit : définition et calcul

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Taux réel, taux fixe, taux variable ou encore réglementé... le taux nominal de votre crédit peut prendre de multiples formes, et n'est pas à confondre avec le TAEG. Suivez le guide !

Taux nominal ou taux d'intérêt nominal : définition

Dans le cadre d'un crédit à la consommation ou de tout autre type de prêt (immobilier notamment), le taux d'intérêt nominal est celui qui sert de référence pour la rémunération de l'argent prêté par la banque ou l'organisme de crédit.

A quoi sert le taux nominal ?

Le montant du taux nominal fixé par la banque ou l'organisme de crédit dépend potentiellement d'un très grand nombre de facteurs, liés d'une part au coût de l'argent pour l'organisme prêteur lui-même (niveau des taux directeurs de la banque centrale), à ses frais de fonctionnement (coût du personnel, entretien des locaux…) et d'autre part au risque représenté par l'emprunteur (solvabilité, profil de santé, niveau d'endettement…). À ces considérations s'ajoute évidemment un supplément, qui constitue la marge du prêteur. Le taux nominal constitue donc la rémunération des banques qui leur permet de régler leurs charges et de rentabiliser l'opération de crédit.

Quel est l'intérêt de connaître le taux nominal d'un crédit ?

Pour un emprunteur ou futur emprunteur, il est indispensable de connaître le TAEG d'un crédit à la consommation ou d'un prêt immobilier. Il s'agit généralement du premier indicateur permettant de comparer deux propositions entre elles.

En l'absence de tout autre frais, le taux d'intérêt nominal correspond à la somme que devra régler l'emprunteur en supplément du capital emprunté. Attention tout de même, les frais annexes peuvent faire grimper la facture ! Une offre de crédit est généralement constituée d'un taux d'intérêt nominal, mais également de frais de dossier, de frais de garantie, d'une assurance-crédit, etc. Comparer le TEG trouve ici tout son intérêt.

Taux d'intérêt réel et nominal : quelle différence ?

Si le crédit est envisagé à moyen ou long terme, soit au-delà de cinq ans, il est recommandé d'étudier non seulement le taux nominal du prêt, mais aussi son taux réel. Ce dernier tient compte de l'évolution prévisible de l'inflation, c'est-à-dire du niveau des prix dans les années à venir. De fait, plus les prix augmentent, et plus le crédit consenti devient une bonne affaire et tend à enrichir l'emprunteur.

Dans le cas d'un prêt automobile d'une durée de six ans et d'un montant de 10 000 €, souscrit pour un taux nominal fixe de 5 %, la mensualité restera la même tout au long du remboursement. Si l'inflation a été de 3 % par an sur la période, le taux « réel » du crédit n'est plus alors que de 2 %. Si l'évolution des prix connaît au contraire une stagnation, comme c'est le cas en ce moment, et n'affiche que +0,5 % par an, le taux réel est de 4,5 % et le crédit revient donc beaucoup plus cher à l'emprunteur !

Taux nominal et TAEG : quelle différence ?

Le taux nominal d'un crédit constitue une donnée essentielle et à prendre en compte, puisqu'il vous renseigne sur le coût de l'argent que vous allez devoir rembourser, autrement dit sur le taux d'intérêt stricto sensu.

Il ne suffit pas cependant à vous faire une bonne idée du coût total du crédit, et peut même se révéler dangereusement trompeur si l'organisme de crédit, outre le taux d'intérêt, vous facture par exemple des frais de garantie ou de dossier exorbitants.

Pour une juste évaluation du coût total du crédit, un seul outil fiable et reconnu par le loi : le TEG, ou taux effectif global. Celui-ci prend en compte, en plus du taux nominal de l'emprunt, les autres frais liés à la réalisation du crédit tels que :

  • les frais de dossier ;
  • les frais de garantie (caution logement, hypothèque, gage, nantissement…) ;
  • l'assurance emprunteur.

Quels sont les types de taux d'intérêt ?

Taux d'intérêt nominal, réel, TEG, intérêts simples, composés, taux fixe, variable… la multitude de taux différents peut engendrer des confusions dans l'esprit des particuliers. Voici un aperçu des principales formes que peut prendre un taux d'intérêt.

Taux nominal simple ou composé

Si vous n'avez pas l'utilité de contracter un crédit mais souhaitez au contraire investir votre argent, il est essentiel de comprendre la différence entre des intérêts simples et composés, l'un ou l'autre pouvant faire toute la différence même si le taux nominal est strictement le même.

Les intérêts versés pendant une année, s'ils sont simples, ne produisent pas eux-mêmes des intérêts l'année suivante. C'est le cas par exemple d'une obligation d'État d'une valeur de 1 000 € et rapportant 2 % par an pendant sept ans : chaque année, l'investisseur récupérera la même somme, soit 20 €, avant le remboursement total de la somme due au bout de sept ans.

Les intérêts sont composés s'ils s'ajoutent au capital et commencent donc à produire eux-mêmes des intérêts. Les livrets d'épargne, notamment, fonctionnent tous sur ce principe : 10 000 € placés sur un livret A, à un taux nominal réglementé de 1 %, porteront le total du solde à 10 100 € l'année suivante. Ces 10 100 € généreront à leur tour 101 € l'année suivante (1 % de 10 100 €), et ainsi de suite.

Taux nominal ou réel

Le taux nominal est le taux indiqué dans une proposition de financement ou dans un contrat de crédit. Bien en faire la différence avec le taux réel est important.

En effet, est appelé « réel » le taux d'intérêt nominal diminué de l'inflation des prix sur la durée du crédit. Un taux nominal, uniquement s'il est fixe, n'évolue pas au cours de la vie d'un prêt. En revanche, l'inflation des prix dans l'économie française est une donnée fluctuante. Ainsi, en cas d'augmentation des prix, le taux réel du crédit diminue.

Taux nominal fixe ou variable

Pour se prémunir des effets néfastes de l'inflation, le prêteur peut proposer à l'emprunteur que le taux nominal soit indexé sur l'évolution des prix : il s'agit alors d'un prêt à taux nominal variable, ce qui implique que le coût de l'argent emprunté peut évoluer positivement ou négativement au cours de la vie du prêt et se traduira par une augmentation ou une diminution des mensualités. À noter que les taux variables peuvent être indexés sur de nombreuses autres références, dont notamment les taux d'intérêt interbancaires à court terme.

À crédit équivalent, le taux nominal variable défini au début de l'emprunt est en général moins élevé qu'un taux nominal fixe. L'emprunteur peut donc espérer réaliser des économies significatives, c'est-à-dire payer moins d'intérêts et rembourser plus vite le capital, du moins si le taux conserve un niveau modéré suffisamment longtemps.

Il convient enfin de noter que le taux d'intérêt du crédit peut être, dans certaines circonstances, défini précisément par la loi : on parlera alors de taux réglementé. C'est le cas en particulier du Prêt Épargne Logement (de 4,20 à 6,32 % selon la période d'ouverture du plan associé) et bien sûr du PTZ+ et de son taux nominal réglementé de 0 %.

Calcul du taux nominal

Le taux nominal est déterminé par la banque en fonction de plusieurs éléments : le coût de l'argent qu'elle utilise, le profil de l'emprunteur, sa situation financière, la durée du crédit, la marge qu'elle souhaite appliquer, le type d'emprunt souscrit, etc.

Un prêt d'une durée d'un an et pour un montant de 10 000 €, s'il affiche un taux nominal de 5 % et doit être entièrement remboursé à l'échéance (en une seule mensualité), donnera par exemple lieu au paiement de 500 € d'intérêts de la part de l'emprunteur.

Taux d'intérêt maximal ou taux d'usure : un plafond à ne pas dépasser

Une banque ou un organisme de crédit est libre de fixer le taux nominal du prêt qu'elle propose à son client, lequel est évidemment libre aussi d'accepter ou de choisir une offre concurrente. Seule exception à cette règle : il est formellement interdit par la loi de dépasser un taux d'intérêt maximal, appelé le « taux d'usure ». Ce dernier est révisé chaque trimestre par la Banque de France, et publié au Journal Officiel.

Pour un crédit classique à la consommation, le taux d'usure applicable au 1er trimestre 2019 est ainsi de 21.11 % pour un montant inférieur à 3 000 €, de 12.60 % pour un montant compris entre 3 000 et 6 000 €, et enfin de 6.08 % pour tout montant supérieur.

Attention ! Ce taux d'usure ne s'apprécie évidemment pas en fonction du taux nominal du crédit, mais bien en fonction de son TEG (tous frais inclus). Son non-respect constitue un délit pénal et donne droit au remboursement des sommes indûment perçues.

Ne confondez pas « taux nominal » et « TEG » !
Le taux nominal d'un crédit constitue une donnée essentielle et à prendre en compte, puisqu'il vous renseigne sur le coût de l'argent que vous allez devoir rembourser, autrement dit sur le taux d'intérêt stricto sensu.
Il ne suffit pas cependant à vous faire une bonne idée du coût total du crédit, et peut même se révéler dangereusement trompeur si l'organisme de crédit, outre le taux d'intérêt, vous facture par exemple des frais de garantie ou de dossier exorbitants.
Pour une juste évaluation du coût total du crédit, un seul outil fiable et reconnu par le loi : le
TEG, ou taux effectif global.